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Angela Merkel inquiète des positions de Nicolas Sarkozy
Par Elisabeth Studer le 14 juillet 2007
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Si presse (Related) et sondages (Related) français tenteraient de nous faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ... tel ne semble pas être tout à fait le cas.
A la veille d'un sommet franco-allemand, la chancelière allemande Angela Merkel s'inquiète des positions défendues par la France, notamment en matière de politique industrielle, selon l'édition du magazine économique Wirtschaftswoche à paraître lundi.
En ligne de mire l'attitude de la France sur des dossiers aussi chauds qu'Airbus/EADS, l'industrie automobile et la politique prônée par Nicolas Sarkozy (Related) sur l'euro (Related) , la BCE et le déficit budgétaire (Related) de la France.
Cette question a été évoquée lundi dernier lors d'une réunion entre Angela Merkel, le président du Conseil économique de son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Kurt Lauk, et des hauts-responsables de l'industrie et de l'économie allemande, dont Thomas Enders, co-président allemand du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS, Matthias Wissmann, président de la Confédération de l'industrie automobile, et Siegfried Jaschinski, dirigeant de la banque publique régionale du Bade-Wurtemberg.
Un porte-parole de la chancellerie a confirmé samedi qu'une telle réunion avait eu lieu, se refusant toutefois à fournir des détails.
Selon l'hebdomadaire Wirtschaftswoche, la chancellerie allemande, le ministère des Finances et celui de l'Economie sont tous trois critiques des positions françaises, estimant que le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement cherchent à affaiblir les efforts de l'Union européenne pour favoriser la concurrence. Au sommet de l'UE à Bruxelles sur le traité institutionnel, Nicolas Sarkozy avait obtenu l'allégement du paragraphe consacré à "la libre concurrence" et notamment la disparition de l'expression "concurrence libre et non-faussée" comme objectif de la politique industrielle et commerciale de l'UE.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy doivent se retrouver lundi à Toulouse pour discuter notamment de la stratégie et de la direction future du groupe européen EADS, maison-mère d'Airbus.
Berlin est également agacé par la volonté du chef de l'Etat français de se mêler de la politique monétaire européenne, au mépris de l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), afin de faire baisser un euro qu'il juge "trop fort".
La France, d'après Wirtschaftswoche, voudrait obtenir de la BCE une plus grande flexibilité en matière de politique monétaire et chercherait à contourner ses obligations communautaires en matière de réformes budgétaires (Related) . "Nous devons nous assurer qu'il y a réciprocité dans nos relations avec la France et devons réagir de la même façon", a estimé Kurt Lauk, cité par le magazine. L'Allemagne, contrairement à la France, "ne doit pas rendre hommage au mercantilisme ou au protectionnisme étatique", a-t-il ajouté. Selon M. Lauk, "quand en Allemagne, l'Etat, avec raison, s'occupe moins de politique industrielle, ce n'est pas pour qu'un autre Etat s'engouffre dans la brèche".
Lundi dernier à Bruxelles lors de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et les douze ministres des Finances de la zone euro, tout n'a pas semblé se passer aussi « simplement » que Nicolas Sarkozy aurait bien voulu le faire croire. (Related) Un accrochage tendu a même eu lieu avec Peer Steinbrück, le ministre allemand des Finances, furieux de voir la France distribuer 13 milliards de « cadeaux fiscaux » et tenter de renvoyer l’équilibre des comptes publics à 2012 (Related) , à la fin du quinquennat, alors que les treize pays de la zone euro se sont engagés en avril dernier sur la date de 2010.
Le ministre allemand a ainsi jugé lundi "nécessaire" de parvenir à 0% de déficits budgétaires dans la zone euro en 2010, une remarque destinée à Nicolas Sarkozy (Related) , venu défendre en personne face à l'Eurogroupe le report à 2012 de cette échéance pour la France. "Je pense qu'il est nécessaire de parvenir au seuil de 0% de déficits en 2010", a déclaré Peer Steinbrück à son arrivée, à Bruxelles, à la réunion mensuelle des ministres des Finances de la zone euro. "Il nous faut soutenir le Pacte de stabilité et de croissance, il nous faut soutenir la crédibilité du pacte. Je serais très heureux que la France fasse cela", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs qu'il n'y avait "aucune raison de renoncer à l'engagement pris lors de la réunion informelle de l'Ecofin à Berlin (en avril)".
Concernant les préoccupations exprimées en France quant au taux de change de l'euro, il a déclaré: "Je ne suis pas préoccupé par un euro fort. J'adore l'euro fort ." Steinbrück a ajouté par ailleurs que l'indépendance de la Banque centrale européenne n'était "pas négociable".
Le député européen du Nouveau Centre Jean-Louis Bourlanges, nommé par le président Nicolas Sarkozy à la commission sur la réforme de la Constitution française, a apellé Berlin à se montrer plus compréhensif sur la question de l'euro, dans un entretien accordé vendredi. "Les Allemands s'accommodent du cours de l'euro presque trop bien (...)", a estimé l'euro-député français à la radio allemande Deutschlandfunk.
"Ils produisent des machines qui sont achetées à l'étranger en raison de leur qualité et indépendamment du prix. Ceci n'est pas valable pour les exportations des autres pays européens comme l'Italie ou la France. Il y a là une différence que les Allemands doivent prendre en compte", a déclaré M. Bourlanges. Cette phrase est tout de même magnifique ! Pauvres industriels français qui n'ont pas la chance des Allemands de vendre des produits de qualité ! On croit rêver !!
M. Bourlanges a néanmoins reconnu que M. Sarkozy "avait tendance à accorder une importance exagérée aux cours de changes". Par ailleurs, la France devrait aussi modifier son attitude par rapport à la BCE. "Il y a une contradiction certaine dans l'attitude française: si on veut pousser M. Trichet (président de la BCE) (Related) et ses collègues de la Banque centrale à baisser les taux, alors il faut leur proposer une politique budgétaire équilibrée. (...) La France doit améliorer ses remarques dans ce domaine", a estimé l'euro-député.
Le dirigeant de l'institut de conjoncture allemand le plus influent, Hans-Werner Sinn, a également fustigé vendredi dernier l'interventionnisme français, affirmant qu'il fallait y "mettre des limites". La France "mène depuis toujours une politique interventionniste en faveur de ses entreprises" et "au détriment d'autres pays", avait affirmé le responsable de l'institut Ifo au magazine spécialisé VDI Nachrichten, publication de la Fédération allemande des ingénieurs. "Nous avons besoin de règles de l'Union européenne qui mettent des limites, qui signalent qu'on ne doit pas intervenir mais laisser faire le marché", avait souligné M. Sinn.
Cette semaine, le Premier ministre français François Fillon s'est défendu de toute velléité protectionniste, tout en rejetant le "dogmatisme" de la concurrence à tout prix au sein de l'Union européenne. "Il n'y a pas de tentation protectionniste française, il n'est pas question de construire une ligne Maginot", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune à Bruxelles avec José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. « Ce qu'on veut simplement, c'est que les règles de la concurrence soient loyales, que la conception que nous partageons de la concurrence ne soit pas dogmatique, mais soit pragmatique", a ajouté le chef du gouvernement lors de cette visite.
François Fillon venait de rencontrer la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes.
La confusion des genres critiquée vertement par François Hollande (Related) ne mènerait-il pas aussi à sa façon au protectionnisme ?
Sources : AFP, Reuters, Libération
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Voici les sites qui parlent de Angela Merkel inquiète des positions de Nicolas Sarkozy (Related) :
CommentairesRédigé par: Elisabeth (Related) | 14 juil. 07 19:45:33
merci bcp à Wikio ! quelle réactivité !
Rédigé par: Elisabeth (Related) | 14 juil. 07 22:53:37
TUNIS (Reuters) -
Nicolas Sarkozy a déclaré mardi qu'il n'était pas "chagriné" par des déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a exprimé son désaccord avec les positions du président français sur la Banque centrale européenne (BCE) et "l'euro fort".
"Je suis d'autant moins chagriné que je n'ai jamais contesté la nécessité de l'indépendance de la BCE", a-t-il dit lors d'un point presse improvisé en marge d'une visite à Tunis.
"Mais c'est son ministre des Finances qui a dû lui donner un mauvais renseignement", a-t-il ajouté. "Comme je la vois le 16, j'aurai l'occasion de lui dire ce que je pense vraiment."
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se retrouvent lundi à Toulouse, où ils doivent notamment aller à Airbus.
Angela Merkel a déclaré mardi être en désaccord avec les critiques du président français à l'encontre de la Banque centrale européenne et de la politique de "l'euro fort".
Nicolas Sarkozy estime que la Banque centrale européenne doit s'attacher davantage à soutenir la croissance et l'emploi.
"Je ne crois pas du tout à tout cela", a déclaré Angela Merkel à la chaîne de télévision allemande RTL. "Avec moi, rien de ce genre ne se fera et c'est la même chose pour l'ensemble du gouvernement allemand."
"Bien sûr, nous avons tendance à dire que nous voulons ceci ou cela. Mais il n'en est pas moins important de protéger les citoyens de l'inflation. C'est pourquoi l'indépendance de la BCE est essentielle", a-t-elle ajouté
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